Pour ce troisième numéro, nous allons nous intéresser à Argon Records, un label américain créé par Nick Argon, puis à War Series : pour qui le passé est plus trouble…
Argon et son sous-label Xenon trouvent leurs origines à San Francisco en 1990 ; à l’époque ils sortent des vinyles Drum&Bass de manière sporadique jusqu’en 2003. Après une pause de quelques années Nick Argon découvre le dubstep via son frèreet un ami d’enfance que l’on connaît sous le nom de Matty G, c’est le début d’une belle aventure pour Argon.
Ce changement de cap brutal s’effectue en 2006, une période où le Dubstep connaît alors son âge d’or en terme de créativité ( premier album de Skream, Anti War Dub de DMZ, Dubstep Warz sur BBC Radio 1, … ), néanmoins les artistes phares de l’époque ( Vex’d, Loefah, Kode9, … ) sont tous anglais et se connaissent tous, c’est donc une vague d’air pur qu’apporte Nick Argon au Dubstep en donnant leur chance à des artistes américains tels que Matty G, Uncle Sam, Babylon System, Noah D, etc qui pour la plupart signent leur première release et apportent avec eux une nouvelle vision du genre remplie d’influences Reggae, Dub, Ambient et Hip-Hop.
La réussite du label tient également au fait que le dubstep commence lentement à arriver aux USA mais que les Dj se font encore attendre ! En effet si à New York les soirées Dub War peuvent se permettre de ramener les plus gros noms de la scène directement d’Angleterre, de l’autre côté du pays les soirées SMOG sont face à un problème de taille : le public est présent mais il n’y a personne à faire jouer.
Matty G et Nick Argon – qui est également un Dj de talent – feront partie de ces artistes à jouer du Dubstep pour la première fois à Los Angeles et promouvant ainsi de la meilleure des manières le label. Après 21 ans d’existence et ses 5 dernières années le faisant rentrer dans l’histoire, Argon finira par s’éteindre sans explications et laissera derrière lui des classiques comme 50,000W / Loefah Remix (et 50Kw VIP) ou Under The Dancing Feet de Clouds & Tiiu.
Intéressons nous maintenant à War Series. La raison ici de parler de ce label mythique vient du fait que si le propriétaire n’a jamais été officiellement dévoilé, de nombreux indices portent à croire qu’il ne serait autre que Nick Argon.
Créé en 2007, War Series avait pour particularité de ne sortir que des remixes Dubstep de grands classiques du Reggae et de la dub, le tout pressé à 500 exemplaires sur des 12″ vierges. Au fil des années les artistes se sont révélés petit à petit et l’on retrouve une participation importante de Matty G, Dj Madd, ainsi que J:Kenzo, Noah D, Dutty Ranks et Roommate. Artistes qui ont tous signés sur Argon Rec ( à l’exception de Dj Madd ).
Si la qualité des releases est parfois discutable (ceux de Matty G sont incontournables), il reste néanmoins le précurseur de nombreux labels actuels comme Lion Charge, Whodem, Ruffcut, Roots’n’Future ou plus récemment la série X de Innamind qui à leur tour se concentrent sur des tracks à mi-chemin entre la dub et le dubstep et qui remettent le vinyl au premier plan.
Arrêté en 2010, War Series laissera 19 sorties derrière lui dont certaines se vendent encore aujourd’hui à prix d’or.
Tracklist : Clouds & Tiiu – Under The Dancing Feet J:Kenzo – Counteraction Truth & Dutty Ranks – Bombay Saphire Tes La Rok – Intanationalz Matty G – 50,000 Watts Matty G – 50,000 Watts ( Loefah Remix ) Von D & Zhakee – Bon ( Distinction Remix ) Malilone – Lions And Pearls
C’était un samedi après-midi du mois de Septembre. Nous avons eu la chance de pouvoir nous entretenir avec Egoless, de son vrai nom Ognjen Zečević (Oggy pour les intimes). Le croate fut invité par les Toulousains du collectif Folklore à l’occasion d’une après-midi session Dub, le GlobalSoundclash qui réunissait également la tribu I-Station et leur fameux sound system.
Cela fait un petit moment que nous suivons le travail d’Egoless, qui ne cesse d’évoluer depuis notre découverte sur la deuxième compilation des « Echodub », label écossais qui cherche à promouvoir des artistes avec une identité musicale forte (cf: l’immense Cosmic du bristolois Lurka sur la même compilation). S’en suivit rapidement son très connu « Selected Works 09-12 », album en donation libre compilant tous ses morceaux de l’époque. Véritable surprise où la Dubstep aérienne et ambiante d’Egoless affirme (entre autres) ses vraies influences roots culture (Answer Riddim, Awake Dub, Overnight Dub). Après deux excellentes sorties sur Lo Dubs, le monsieur se fit discret en terme de sorties, malgré ses passages répétés au Outlook aux côté des Mungo’s Hi-Fi. 2015 fut une année riche en sorties pour le croate : ZamZam, Lion Charges, System et récemment Scrub A Dub. Ce fut l’occasion pour nous de pouvoir en apprendre un peu plus sur son actualité, son rapport aux machines et surtout à la musique.
I-Station Sound System
La musique, le monsieur n’en vit pas, même de nos jours malgré son récent succès dans le milieu indépendant. Il vit plutôt de son métier d’ingénieur du son à Zagreb. C’est en grandissant dans le punk qu’il fit ses premières armes en tant que bassiste de Faul à la fin des années 90. C’est grâce à ce groupe qu’il commenca à voyager pour jouer, une époque marquante pour lui. Plus que la musique en elle-même, c’est le message implicitement véhiculé par ce style qui l’intéressa : le grand doigt d’honneur (« Fuck You Attitude ») envers notre système. De la musique forte, sauvage, énergique et surtout bruyante. Un bruit qui remplit tout l’espace le temps d’un concert, créant une ambiance bien particulière, propice au relâchement. Il y’a une continuité à cette fougue qu’il retrouva dans le mouvement Jungle/Breakbeat un petit peu plus tard. L’urgence et la sauvagerie sont des notions qui peuvent rejoindre ces deux genres avec un certain regard. La vitesse du Amen Break déstructuré combiné à ses imposantes basses fréquences rendent l’espace propice à un certain relâchement pour le spectateur aussi, tout en restant dans un contexte politique précis (punk: alcool, drogue, sex etc, jungle : rave, drogues angleterre, jeunesse). Ces croisements entre styles ne sont pas un hasard pour le monsieur pour qui cette « énergie » reste présente d’un mouvement à l’autre. Il en est de même pour le Dub et le Dubstep, les deux jouent sur des fréquences très graves occupant tout un espace et de manière très lourde rendant l’atmosphère de chacun des deux unique.
Dans les années 2000, c’est avec ST!llness qu’on le retrouve, dans un groupe crossover avec des amis à lui de Zagreb, fruits de nombreux jams et autre freestyles. D’années en années, la guitare du croate laisse place aux lignes de basses du Reggae et du Dub. Toujours dans cet esprit d’unité avec ses anciens amours, la lourdeur. C’est lors du succès de la période Digital Mystikz et son exportation à l’international qu’Egoless découvrit la science du 140 bpm. Pour ce qui est du dubstep en Croatie, le mouvement EDM et Brostep a tout dévasté pendant leurs courtes années, ne laissant place qu’au artistes vraiment indépendants et amoureux du son depuis le début. La scène est pas forcément énorme, mais reste familiale année après années (Digitron Soundsystem / Bass Matters Soundsystem / Botza / Bamwise / Waitapu). Tous les ans se déroule le Seasplash Festival qui est un festival qui se déroule au même endroit que le Outlook. Festival très important pour la scène, organisé depuis plus de 13 ans ! Egoless faisait également parti du crew Subjekt, qui se pose comme une association Croatienne de producteurs avec Dubdiggerz, Sapleo et Agregat organisant souvent des soirées dubstep. Parmis leurs invités nous pouvons citer Vivek, Joe Nice ou même Gantz.
Au moment de notre entretien, il n’avait pas sorti de musique sur des labels depuis un petit moment. Non pas que le monsieur cessa d’en produire, bien au contraire. Il eu beaucoup de propositions mais quasi toutes venant de web-labels. Non-intéressé, il s’enferme et continue à produire dans l’ombre durant ce break de trois ans. Un break plutôt logique de sa part puisque il ne supporte pas l’idée de vendre des morceaux en format digital. C’est le format physique qui l’intéresse. Format sur lequel il développe toute une réflexion sur la musique numérique. Ou va t’on avec nos fichiers 320k après 20 années passées sur un smartphone ou un ordinateur ? Les fichiers seront-ils toujours en état après 10 passages sur 10 disques dur différents et changés 8 fois d’ordinateur ? Et surtout dans quel état ? Une réflexion plus qu’intéressante et soulevant beaucoup de théories … Problème auquel il a la solution : vendre sa musique en vinyle, le seul format qui l’intéresse pour le public dans le sens de la pérennité dans le temps. Très actif, beaucoup de ses compositions sont disponibles en téléchargement libre sur son bandcamp afin de remercier son public. En résulte les « Selected Works« , dont il vient de sortir le troisième volet en 2016. Attitude qu’on ne peut que saluer tant la qualité de ses free downloads est au rendez-vous (à l’heure actuelle le « post-apocalyptic refix » de Horror Show Style tourne en boucle chez nous ) !
Durant ce break de sorties la scène a bien évoluée, le dubstep a muté pour revenir sur une de ses influences les plus cruciales : le dubwise. J:Kenzo fut l’un des premiers a vraiment sceller cette mutation avec le lancement de Lion Charges, le sous-label de son très noir Artikal Records. La connexion entre J:Kenzo et Egoless se fit à travers le premier vinyle de Egoless, « Rainbow Dub » qu’il joue régulièrement dans ses podcasts pour Mistajam sur BBC1 Extra-Show à l’époque. C’est Kenzo lui même qui le contacta pour le remercier du vinyle. Les échanges entre les deux monsieurs ont commencé à ce moment là. Kenzo parla très vite de son projet Lion Charges et de la tournure qu’il voulait prendre avec ce label en lui demandant de lui envoyer des morceaux exclusifs. Il lui accordera ainsi deux excellentes sorties apportant un hommage neuf et sincère à toute l’ère King Tubby, Lee Perry des années 80. Toujours dans cette optique d’hommage au vieux dub et a à la culture des soundsystems, c’est avec le prestigieux label ZamZam qu’Egoless continuera son ascension. Aucune surprise dans la sortie de ce deux titres, tant la philosophie du label fait écho avec sa musique. Basé à Portland, c’est via Craig Morton (aka Monkeytek, le boss de Lo Dubs Records) que la connexion se fera. Sort alors l’excellent riddim « Yërmënde » porté par la magnifique voix de Daba Makourejah sur la face A. À propos de cette collaboration, Egoless nous avoue avoir adoré collaboré avec elle, mettant un point d’honneur à ce qu’elle chante en Wolof, sa langue natale, pour plus d’authenticité. En résulte ainsi un véritable message sur l’importance de l’éducation sur la jeunesse, un thème récurrent dans la culture Reggae depuis des années. L’instru’ est un gros édit du « Revolution Riddim » de Sly & Robbie qui une fois passé dans les machines du monsieur résonne comme un pur morceau de l’époque mais produit de manière très moderne.
Egoless est également à la tête d’Afro Dub System son side project plus dubby.Le projet commença avec l’idée de combiner les sonorités africaines et jamaïcaines qui pour lui sont similaires sur plusieurs points. Le sample d’Adowa par exemple vient d’un rite funéraire utilisé par le peuple Ga des Ghana en Afrique. En effet pour cette tribu, la mort ne signifie pas la fin de la vie, mais le commencement d’une autre vie. Le rite funéraire se transforme ainsi en une cérémonie spirituelle, laissant place aux chants et à la danse. Quand a la suite du projet, ce n’est pas pour de suite si ce n’est qu’il aimerait beaucoup collaborer avec de vrais musiciens, choristes, chanteurs pour développer ce projet à une plus grande échelle.
Dans cette série de dossiers, nous allons nous intéresser à ces labels qui ont fait l’histoire des basses fréquences (ou dubstep si tu préfères). Certains sont encore en activité et continuent à faire évoluer le genre mais d’autres, en revanche prennent la poussière. On vous propose ici de se re pencher sur l’histoire de ces morceaux qui ne méritent qu’à être re écouté. Vous trouverez à chaque dossier un mini-mix réalisé par nos soins et proposant une sélection propre à chaque label. En espérant vous donner envie de découvrir ou redécouvrir ces galettes : « Pull uuuuuuup… » <<<<<<<<<<<<<<<<<<
Fondé par Dj Pinch en 2006 en tant que sous-label de Multiverse Ltd, Earwax sera à l’origine de 15 sorties uniquement sur vinyles et accueillera des artistes dont la réputation n’est plus à faire tels que RSD (Aka Rob Smith), Mrk1, Joker, Cluekid, Jack Sparrow, ID ou encore Gemmy. Avec ce label, Pinch en profite pour sortir des sons axés dancefloor, laissant le côté deep et expérimental au colossal Tectonic qu’il gère également avec brio depuis 2005. Les sonorités rappellent souvent la Dub et le Reggae comme Backyard Dub de SNO ou Glory de Moldy ainsi que des chansons nettement plus dans la lignée dubstep des débuts du mouvement composés de beats légers et recherchés, de kicks souvent percutants et de wobbles prédominants qui en sont presque caricatural 8 ans plus tard.
Avec sa moyenne de deux sorties par an il restera actif jusqu’en 2011 avant de fermer. Parmi les titres phares on notera l’intemporel Kingfisher de RSD où les basses définissent à elles seules la chanson ainsi que le Kapsize de Joker dont il reprendra le nom un an plus tard pour monter son propre label.
Tracklist : SNO – Disturbance [EAR 001] Cluekid – Down And Dirty [EAR 002] MRK1 – Revolution 909 [EAR 009] RSD – Kingfisher [EAR 004] MRK1 – Infection [EAR 007] ID & Skinnz – The Blues [EAR 011] ID & Skinnz – No Love [EAR 015] Cluekid – Shifty [EAR 009] ID & Skinnz – Issues [EAR 011] Ginz & Kool Money Kwame – Oero [EAR 013] Jokey – Grimey Princess [EAR 003]
Pour cette deuxième rétrospective,le label Keysound sera à l’honneur.
Le label voit officiellement le jour en 2005 sous l’impulsion de Dusk (Dan Frampton) et de Blackdown (Martin Clark), deux immenses diggers et geeks férus de musique. (Nous ne pouvons d’ailleurs que vous conseiller de fouiller le blog de Blackdown, actif depuis 2004 et qui reste une mine d’or de ressources et d’informations sur le genre.)Les deux compères se rencontrent dans une boîte de nuit où Dan mixait un soir. Les deux sympathisent très rapidement autour d’un morceau de Stevie Wonder, « Superstition » joué par Dan.
Dan : « J’ai rencontré Martin dans une boite où on a commencé à discuter autour d’un morceau de Stevie Wonder. Je me suis dit : ‘ Si il connait cet album et qu’il le joue, ce doit être un mec bien !’ Martin […] de son côté : » Si il ne vient pas me demander de jouer quelque chose d’autre alors ce doit être un mec réglo. »
Source: interview BigUpMag16
Dusk et Blackdown font partis du noyau dur de la dubstep originelle, notamment de l’époque FWD>>. (ndlr: nom des premières soirées « dubstep » en Angleterre au début des années 2000) Époque qu’ils ont connu et à laquelle ils ont participé. Au passage il est intéressant de rappeller que l’appellation « FWD » (Forward ou « Futur ») est apparue deux, trois ans après le début de ce type de soirée. À l’origine, ils n’étaient qu’une quarantaine dans une petite salle à partager la même passion pour le garage abrasif et le côté sombre de la jungle tous les deux mois. C’est avec le temps que ce type de soirées commença à évoluer, pour finalement devenir une véritable famille où les gens mixaient les morceaux des mêmes personnes présentes dans la salle. La seule clé pour rejoindre cette petite communauté était la contribution et l’entraide. Tu veux faire partie de la communauté ? Alors commence à produire et à mixer. C’est de cette manière que tous ont commencé, Skream, Hatcha, Youngsta, Kode9… Du moins, tous ceux de cette ère post-Garage début des années 2000. Car oui, le ‘step’ du terme dubstep ne vient pas de nulle part, mais bien du 2-Step, sous-genre tirant son nom de la rythmique d’une certaine friche du garage anglais.
Les deux compères ne manquent aucun rendez-vous du Plastic People (ndlr: célèbre club accueillant les premières soirées dubstep) et ce, depuis 2001. C’est finalement en 2007 qu’ils mixent pour la première fois dans une soirée FWD>>. Après avoir passé les deux dernières années à produire leur album (non sorti à l’époque), il est également intéressant de préciser que lors de ce set, Dusk & Blackdown furent les premiers à dropper le « Archangel » de Burial, le seul morceau de leur set qui ne fut pas produit par eux.
Cette famille partageait les mêmes valeurs musicales pour le garage et le côté sauvage de la jungle, qui sont les pierres de l’édifice des basses fréquences. Ce sont ces mêmes valeurs qui composent le son de Keysound. Valeurs que les deux compères n’ont cessé de triturer, d’améliorer, de personnaliser et de faire évoluer pour réellement devenir leur signature. Les débuts sont purement Do It Yourself et underground, les deux amis se lancent dans la création du label pour une raison simple : personne ne veut sortir leur musique. Ils profitent de l’entraide de la communauté rwd>> à leurs tout débuts. Loefah s’occupe du logo, Mala de la distribution et Pinch met également la main à la patte pendant que Kode9 passe des heures au téléphone avec Martin pour bien les aider à tout mettre en place. Rappelons que ce sont ces mêmes personnes présentes au début de FWD>>, autrement dit des amis.
« Le Brostep et la destruction du dubstep ont été des obstacles très embêtants pour nous. Ce style de musique est quelque chose de très importants à nos yeux, quelque chose dont nous nous soucions réellement, voir tout ça s’écrouler est toujours difficile. Nous avons décidé de réagir positivement à ce phénomène en construisant quelque chose de différent et en nous promettant de continuer sans jamais abandonner. Il suffit de s’éloigner de la forêt qui brûle, de la regarder se détruire jusqu’au bout pour la replanter. »
Les artistes signés sur Keysound opèrent tous dans la même direction : celle de se ré-approprier les sonorités du garage anglais, grime, jungle, hip-hop, dubstep ou reggae. S’il ne devait y avoir qu’un point commun entre toutes les sorties du label, ce serait l’univers propre à chaque artiste très mis en avant, donnant à chacun sa propre personnalité, très texturée et distincte mais toujours en gardant les mêmes influences et valeurs musicales. C’est ainsi cette connexion d’influences entre tous les artistes du label qui rend Keysound si unique. Wen aime la grime, Logos aime la grime, Grimino fait de la grime, Dusk et Blackdown adorent la grime… Les productions grime de Wen sont influencées par le 2-step, mais prenez Amen Ra qui ne fait pas de grime, ses beats sont aussi influencés par le 2step. Sully fait un blocage sur la jungle tout comme Double Helix, mais il garde une profonde influence du garage dans sa production. C’est réellement tout ce jeu d’interconnexions musciales au sein du label qui fait sa force. C’est également cette dévotion profonde pour l’époque FWD qui anime l’esprit Keysound depuis si longtemps : Croiser des ponts entre les styles, voir si ça marche et surtout ne pas savoir comment étiqueter le résultat.
A-Z-A-L-E-A ? Oui, Azalea. C’est le nom du site, et en même temps de notre association lancée il y’a quelques années. Nous, c’est Azabh Dread et moi-même Klav. On se connait depuis 2007, on était au lycée ensemble. Un jour on a capté qu’on écoutait les mêmes trucs mais sous des termes différents. Ces trucs ça peut se résumer à l’appellation ‘dubstep’ bien que réducteur sur pas mal de points. C’est très vite devenu une certaine obsession. Obsession, partagée par d’autres irréductibles gaulois. Une des premières fois ou j’ai rencontré Skankin T aka Thierry G, c’était dans une soirée où il venait de droper le « Midnight Request Line » de Skream juste après un remix de Metallica par Bassnectar… Et pour Komoa Yaxx, ça s’est fait sur un parking.
Et depuis il s’est passé pas mal de choses : mutation du genre, rencontres de nouvelles têtes, des invitations à jouer dans des soirées, des productions, des mixs et beaucoup de mouvements autour de tout ça. Au fil du temps, le dubstep a flirté avec la culture mainstream, en bien comme en mal provoquant diverses fractures au sein de la scène. Au niveau du public, mais aussi du son. Beaucoup ont arrêté d’y croire après la période Dungeon des Kryptic Minds, d’autres ont arrêté à la moitié du catalogue DMZ, d’autres se réfugient dans des termes étranges telles que le brostep ou le riddim … Nous personnellement, on a encore les oreilles en plein dedans et on peut vous affirmer que le genre est loin d’être mort et enterré.
Ce site découle directement de ces rencontres, il fallait un terrain. Il fallait un prétexte à cette passion. Il n’y a au fond qu’un but à Azalea : c’est de continuer sur cette lancée d’échanges et de rencontres. On aimerait regrouper les passionnés et les non-initiés en partageant un maximum. On vous propose des dossiers, des interviews, des podcasts et quelques productions personnelles (musicales et graphiques) du collectif.
1e Fanzine « Rewind » – 2014
On a aussi un créneau – Azalea Fam sur la webradio toulousaine – Egrego.re – qu’on vous encourage à aller écouter, Azabh Dread à également un créneau depuis 2019 – Not a Banger. En gros on joue les disques qu’on achète. Des fois on passe des morceaux qu’on s’amuse à faire le weekend. Donc si vous avez des dubs, ou des morceaux pas finis, bizarres, résultant de longues nuits de galères dans votre chambre – n’hésitez pas à nous les envoyer (azaleassgc@gmail.com) pour qu’on les diffuse. Bien évidemment, toute pierre posée à cet édifice est la bienvenue, quelle qu’elle soit : en terme d’écriture, de partage, de productions …